Dossier

Fratelli tutti : tous frères, concrètement !

20 décembre 2020

L’encyclique du pape, Fratelli tutti, sur la fraternité et l'amitié sociales, signée le 3 octobre 2020, invite à se rapprocher les uns des autres, à partir du plus pauvre, « du plus invisible ». Il nous encourage à agir pour aimer par des gestes qui ont un effet concret dans l’histoire d’aujourd’hui. Résumons les grandes idées des huit chapitres.

Jésus nous exhorte à laisser de côté toutes les différences et, face à la souffrance, à devenir proche de toute personne.

Pape François

Les ombres d’un monde fermé (I)

s’inquiète de l’absence d’un cap commun qui rassemblerait tous les hommes, leur permettant de constituer ensemble un vrai « nous » fraternel. « Plus que jamais nous nous trouvons seuls dans ce monde de masse qui fait prévaloir les intérêts individuels et affaiblit la dimension communautaire de l’existence ». Pour éviter le schisme entre l’individu et la communauté, il est urgent de redécouvrir les besoins non seulement de nos proches mais surtout des plus démunis.

Un étranger sur le chemin (II)

est une méditation de la Parabole du bon samaritain. elle est une invitation récurrente à « se faire proche » de manière incarnée. Celui qui a mal est mon frère, c’est lui mon prochain. Une proximité d’abord tournée vers celui qui est étranger, abandonné, souffrant. « Autrement dit, Jésus nous exhorte à laisser de côté toutes les différences et, face à la souffrance, à devenir proche de toute personne ».

Penser et gérer un monde ouvert (III)

se présente comme une convocation universelle à vivre par le « don désintéressé ». Le don authentique est générateur de liens vraiment fraternels, ouverts à l’inconnu. L’ouverture demandée conduit à aller aux périphéries humaines : « Tout être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer pleinement, et ce droit fondamental ne peut être nié, par aucun pays ». Ouverture qui implique d’interroger le sens de la propriété et de partager concrètement ses biens.

Un cœur ouvert au monde (IV)

stimule l’attitude d’accueil, de protection, de promotion et d’intégration de l’étranger à travers la figure du migrant. Au-delà de sa difficulté sociale, il est source de richesses culturelles : « Le monde croît et se remplit d’une beauté nouvelle grâce à des synthèses successives qui se créent entre des cultures ouvertes ».

La meilleure politique (V)

met aux oubliettes les populismes et les libéralismes, sources d’indifférences. contre toute vision binaire du monde, la politique est au service d’un bien commun générateur d’esprit familial. La charité sociale a des priorités : « La politique mondiale ne peut se passer de classer l’éradication efficace de la faim parmi ses objectifs primordiaux et impérieux ». Ce n’est jamais perdre son temps que d’aimer en premier le plus petit. Dialogue et amitié sociale (VI) veut relier les deux mots pour leur donner une synergie. dialoguer pour créer ensemble une nouvelle culture. dialoguer pour chercher un consensus, source de paix sociale. Dialoguer pour définir en commun un pacte social, générateur d’engagement de tous. Dialoguer pour retrouver la vertu de bienveillance, source d’amitié au quotidien : « Outillons nos enfants des armes du dialogue ! Enseignons-leur le bon combat de la rencontre ! ».

Dialogue et amitié sociale (VI)

veut relier les deux mots pour leur donner une synergie. dialoguer pour créer ensemble une nouvelle culture. dialoguer pour chercher un consensus, source de paix sociale. Dialoguer pour définir en commun un pacte social, générateur d’engagement de tous. dialoguer pour retrouver la vertu de bienveillance, source d’amitié au quotidien : « Outillons nos enfants des armes du dialogue ! Enseignons-leur le bon combat de la rencontre ! ».

Des parcours pour se retrouver (VII)

demande de passer de la réflexion sur la paix à la mise en œuvre de processus de pacification. La paix n’est pas innée : elle est une œuvre à construire. elle se nourrit de la vérité, de l’inclusion sociale, de la purification de la mémoire, d’entrevoir la promesse d’un avenir commun. Pas de paix sans pardon : « Ceux qui pardonnent en vérité n’oublient pas, mais renoncent à être possédés par cette même force destructrice dont ils ont été victimes ».

Les religions au service de la fraternité dans le monde (VIII)

déconstruit un préjugé : les religions authentiques ne sont pas sources de violence mais bien génératrices de respect de l’humain et de richesses spirituelles. Les frères et sœurs en humanité sont tous aussi fils et filles de Dieu. Nous avons tous un même Père. « La racine de totalitarisme moderne se situe dans la négation de la dignité transcendante de la personne humaine ». Rendre présent Dieu est un bien social immense.

Au terme de cette encyclique sociale très incarnée, le Pape confie tous les hommes à un autre frère universel, le bienheureux Charles de

Foucauld. Il est frère de tous parce qu’il « s’est identifié avec les derniers », par le dialogue, la collaboration, la connaissance réciproque. en servant d’abord les plus pauvres.

par le P. Tanguy Marie Pouliquen, cb

extrait du TROAS n°81 - décembre 2020

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